Le Triathlon Longue Distance du « Champ’man »
Hello vous tous,
A J+5, je reviens sur mon merveilleux triathlon Longue distance du Champ’man qui n’était là qu’en tant que phase préparatoire de mon IronMan Vichy et qui finalement s’est transformer en super RP de l’espace.
Samedi matin après mes coaching habituels, nous voilà partis Baptiste (également présent sur la course) et moi dans le pays du Champagne 🙂 après avoir manger une bonne salade de riz maison (faites par bibi la veille à 23h lol), nous partons récupérer nos dossards et faire une reconnaissance des transitions, du parc à vélo, de la Marne… Belle Surprise nous avons le dossard 39 et 40, nous serons donc à coté pour la transition, j’aime bien ça me permet de savoir où se trouve environ ma fusée sur sa propre course 🙂 ! Tous les bénévoles sont souriants, agréable etc… c’est un vrai régal d’avant course.
Nous partons ensuite nous installer à l’hôtel, une micro-sieste s’impose mais impossible de dormir avec Baptiste qui trafique sans cesse ses affaires (il faut qu’il ne manque rien…)
Et puis finalement sans sieste nous partons sur la reconnaissance du parcours vélo qui s’annonce COSTAUD !!
Génial pour moi qui prépare Vichy en mode 900m de D+ sur 180 km, ici 1300m de D+ sur 85km
Nous voila partis, en mode on ne sait pas trop où aller, puis rapidement on peut voir la « cote des morts » tellement raide que tu ne peux pas la louper. On se regarde, on rigole 3 sec, puis on se met à la gravir et la tout de suite on rigole beaucoup moins, des passages à plus de 15%, et elle semble interminable … en haut de la cote on peut constater un léger plat descends de 300m et puis rebelote une seconde cote bien raide… mais bordel c’est la mort là !
Bref après une reconnaissance « interessante » mais seulement de 35km, petit retour à l’hôtel. On débat un peu sur le parcours vélo, comment l’appréhender et puis on prépare nos affaires pour le lendemain.
Je fais la petite photo d’avant course évidement,
Puis petit italien, se sera pâtes aux champignons pour moi, je ne mangerais que la moitié de mon assiette, je n’ai pas très faim… bizarre ! Baptiste me bouscule un peu en me disant qu’il faut du carburant pour demain, mange un peu plus… mais impossible.
Je précise que jusqu’à là, je ne suis bizarrement pas stressée et je ne comprends pas comment. D’habitude la veille de courses c’est l’horreur pour moi.
Nous rentrons à l’hôtel et je dors comme un bébé dans mon lit une place !
Le matin réveil 6h30 pour un départ à 10h pour les femmes et 10h15 pour les hommes. Petit dej’ : et la rien ne rentre… je suis habitué à mon porridge officiel avant chaque course et la j’ai droit à des brioches, des pains de mie, des trucs en pagaille mais rien ne me fait envie. Je vois alors des pains au lait, du st Moret, je repense alors à ce fameux ravito que mon amie Solène s’est fait pour l’Ironman et je me dis pourquoi pas ça!
Je sens à ce moment là que je suis très stressée, le passage aux toilettes confirme tout ceci évidemment. Ah oui, j’ai oublié de préciser mais nous sommes le 9 donc comme pour le triathlon d’Enghien le mois d’avant, je me tape mes problèmes féminin TOP pour une distance L (le point positif ? Je ne les aurai pas pour le Full de Vichy)
Nous partons alors sur la course, je ne me sens pas à l’aise… Je stresse et Baptiste le voit. Il essai de détendre l’atmosphère mais rien n’y fait. Je croise des Nenettes avec des vélos de l’espace, affutées comme des machines de Guerre… Bref ça ne cesse d’augmenter mon appréhension!
Nous prenons alors la navette pour nous amener au départ, j’enfile ma combinaison et il est déjà l’heure de se mettre à l’eau.
enfin, j’attends que ça depuis des heures!
Un bisou à mon chéri, des encouragements et GO !
C’est très bizarre, mais une fois dans l’eau je me sens bien, je ne ressent plus de stress, je suis là sur la ligne de départ et je n’ai plus le choix que de me battre pour atteindre mon objectif —> Battre mon RP sur cette distance !
Un pipi évidement en rentrant dans l’eau, une attente interminable de 15 min à flotter dans l’eau avec les autres filles (oui départ entre Nenettes, c’est cool ça ) et puis c’est le moment. On se rapproche de la ligne de Départ, le décompte est lancé et GO !
Départ en furie, un beau départ me précisera Baptiste qui peut l’admirer du rivage 🙂 ! L’eau est bonne, on ne se nage pas dessus, je suis rassurée et je prends même du plaisir. Je n’arrête pas de me dire « pas de brasse Séverine s’est tout droit » (souvent je me fais 2 mouvements de brasse au moment de me repérer dans l’eau et constater que je ne fais pas des écarts trop grands). Bien entendu à un moment donné par manque de repérage je fais un tout droit sur la rive lol, je perds alors quelques secondes et j’essaie de revenir au mieux sur le groupe qui commence à bien s’échapper. Mon bonnet se barre sans arrêt, il est tout au bout de ma tête j’ai peur de le perdre et d’être disqualifiée, alors je prends 15 sec pour essayer de le remettre une première fois, puis une seconde fois un peu plus loin, puis un troisième (ce bonnet me rend chèvre, pour une fois que je fais une bonne natation) je regarde autour de moi plus qu’une seule fille (qui semble avoir le même souci que moi avec son bonnet lol) on se termine cette course au sprint et nous montons ensemble sur le ponton. On se regarde souris et on continue sur notre T1 (transition N°1) . J’enlève mon bonnet lunettes après avoir défaite ma combinaison jusqu’à la taille et bien entendu (étant donné que mon bonnet était prêt a tomber dans l’eau, il tombe, je m’en rends compte au bout de 20m, je retourne en arrière le récupérer pour de nouveau éviter la disqualification) des gens sont déjà la pour nous encourager c’est TOP. La fille avec qui je sors de l’eau commence à me dire:
Je crois que l’on est les dernières à sortir de l’eau !!
WTF ??? Mais pourquoi elle me dit ça elle? Je ne veut surtout pas le savoir ça !!
Je commence à me dire pas grave severine tu es meilleure sur le Vélo tu vas en rattraper quelques unes !!! Ça me remonte à bloc et je fais une transition de l’espace ( apparemment la meilleure transition T1 Femme ) transition tellement longue 250m sépare la Marne de mon Vélo ! ( Je sors finalement 18e de l’eau )
J’enfourche mon Vélo et c’est parti, la course peut enfin commencer pour moi… 2km de plat pour sortir de la ville ou je rattrape quelques filles et ensuite la fameuse cote des morts, et la « c’est la mort ». Les cuisses sont direct dans le rouge ça fait mal, toutes les filles souffres et un mec commence à nous doubler une machine il prends meme le temps de me dire :
respire bien, elle est hyper longue ne te crame pas surtout !
Trop chou ! je l’écoute et je grimpe à mon allure sans trop me cramer.
La première montée est vraiment très costaud, mais je le savais, je m’accroche mais j’ai déjà en tête que ça va être dur, trop dur, que je n’arriverais peut-être pas à atteindre mon objectif.
Après les deux cotes j’ai une belle portion de plat ou je me régale enfin, j’appuie sur les pédales et je compte le nombre d’homme qui me doublent 3e – 6e- 12e je me demande où est passé Baptiste… et puis juste après la 3e cote de nouveau du plat légèrement valloné, je vois enfin Baptiste qui en passant me dit :
« c’est bien chat, mais attention ça revient fort derrière »
ok merci tu es 14e mon chéri lâches rien !
Un sourire et quelques encouragements plus tard, je suis reboostée et je ne veux pas me faire rattraper.
Le vélo c’est un peu ma partie préféré depuis cette année, j’ai vraiment progressé et je me sens à l’aise, mais sur cette course il y avait vraiment des filles beaucoup plus à l’aise que moi… j’ai du mal à les rattraper, ça roule très, très fort.
A un moment je rattrape une fille et on ne cesse de se passer devant l’une, l’autre… je la soupçonne même de prendre ma roue parfois, alors que moi je prends le temps de me décaler (il y a des arbitres partout et je n’ai pas envie de prendre une pénalité ou autre). Je pense que finalement ça nous aide toutes les deux à tenir un peu le coup sur ce parcours exigeant. A ce moment là, j’ai toujours en tête la phrase de la gentille dame sortie de l’eau en même temps que moi:
je crois que l’on est dernière à sortir de l’eau
Donc je me dis que je dois être dans les dernières, que je n’ai rattraper que très peu de filles au final… mais je m’accroche je sais qu’elles peuvent encore craquer soit en vélo sur le 2nd tour, soit en course à pied !
Les arbitres passent à notre niveau et lui font signe qu’il faut qu’elle se décale plus…
J’en étais sure qu’elle prenait ma roue
On arrive alors au second tour, nous voilà toutes les deux (toujours avec mon acolyte) à gravir pour la 2nde fois cette cote des morts. Il y a du monde cette fois, les gens nous encouragent, ils chantent, ils dansent, ils sifflent c’est TOP, j’ai mal mais je souris, il y a des enfants (trop mignons) ! Et soudain, un monsieur nous dit :
C’est bien les filles lâchez rien vous êtes 7 et 8 eme Femme !!!
WHAT ??? bordel mais c’est trop cool ça…
Je continue dans cette cote interminable mais pas avec la même motivation, je me rends compte que le placement n’est pas si mal et que je peux chercher un TOP 10 aujourd’hui 🙂
Je dépose alors ma chère concurrente qui craque sur le deuxième tour. Je fais le second tour solo complètement, des hommes me doublent (mais pas tant que ça) certains me connaissent et m’encouragent (c’est fou qu’ils connaissent mon prénom – mais c’est qui celui-là – trop cool merci les gars ) Si je viens à doubler j’encourage à mon tour, j’adore faire ça, ça me motive et me donne envie d’aider les autres. Arrivée au Km 50 je commence à avoir très très mal aux trapèzes, on a le vent de face, ce n’est vraiment pas plat et j’ai rien manger depuis le début. J’ai mal, ça commence à me hanter. Je prends alors une pâte de fruit (à la mûre de chez décathlon) après une bouchée j’abandonne, elle ne passe absolument pas. Il fait chaud (ça depuis le début, mais la je ressent de plus en plus), j’ai soif, mes gourdes sont presque vides (une contenait de la boisson MAURTEN et l’autre de l’eau plate) ! Je prends alors les deux derniers ravito en eau, (1ere fois que je fais ça, tu dois attraper la gourde au vol, boire et te mouiller en moins de 200m avant de jeter la gourde à l’endroit dédié…. 200m en vélo ça va très vite ) et j’en profites pour prendre mon seul et unique gel de la course (de la marque Meltonic ) juste avant le ravito pour pouvoir bien boire juste derrière er éviter les désagréments intestinaux !
J’arrive enfin au dernier ravito ou les bénévoles sont TOP et me redonne le sourire en précisant qu’il ne reste presque que de la descente ou du plat.
Je les entends tous dire
Bravo c’est bientôt fini !!!
Mais ils rigolent ou quoi, j’ai encore un semi-marathon à faire moi 🙂
C’est la première fois que j’ai hâte de déposer le vélo, la position n’est plus du tout appréciable, j’ai très mal au cou, en haut du dos, et j’ai également bien soif…
J’arrive enfin sur la fin du parcours, je dépose mon vélo, enfile mes chaussettes et j’entends mon nom annoncé par le speaker disant que je suis à la 5e place ^^je suis refaite, je ne comprends pas comment je peux être 5e sachant que j’étais 8e dans la cote du 2nd tour et que je n’ai doublé qu’une femme !!! Je me dis qu’il y a peut être eu des abandons enfin je me fais mes films quoi.
Me voila enfin sur la course à pied, il fait toujours aussi chaud, il faudra réaliser 3 tours de 7km chacun. L’organisation est au toujours au Top ! Un petit verre d’eau fraiche et Go je m’interdit de m’arrêter entre les ravitos… donc le prochain arrêt aura lieu dans 3,5 km pas avant. Je cours, je cours même plutôt pas mal je suis en 5’05 – 5’10 au km (après un vélo comme celui-là je suis ravie de l’allure) J’arrive à garder le rythme, je ne craque pas. Je sens mon TFL depuis le début de la course mais nous avions vu avec le Kiné la gestion de la douleur et également son évolution… j’ai mal mais rien de fou alors je continue. J’arrive au 1er ravito je m’arrête je prends un verre d’eau, un bout de pastèque, je trempe mes mains dans des bacs d’eau et je repars !
J’ai toujours la même allure et toujours cette petite Nenette toute mimi à 300m devant moi… je temporise, je n’accélère pas, ça fait longtemps que je n’ai pas couru cette distance et je en sais pas comment mon corps peut réagir ! Quelques secondes plus tard au Km 6 je me tors la cheville (bordel Séverine reste lucide… surtout pas de blessure l’objectif de l’année c’est Vichy !!)
J’arrive au prochain ravito et je m’arrête 10-15 secondes de nouveau, cette fois ce sera 3 bonbons et deux verres d’eau ! Je ne tarde pas et je repars je croise alors Baptiste sur le chemin du retour, il a presque finit sa course il me fait signe qu’il est 5e , je l’encourage, je suis tellement heureuse pour lui 🙂
3,5 km passent je suis au Km 10,5 et je bois au Ravito, je mouille mes mains (je sais je suis bizarre) et je prends quelques abricots secs mais je ne les mangent pas, je les gardent près de moi au cas où ! Je continue et je récupère mon second bracelet je sais alors qu’il ne reste qu’un tour. J’aperçois Baptiste qui m’encourage !! Au ravito je bois et je prends un TUC 🙂
Je reprends tranquillement ma course et je double alors une dame dans ma tête il se passe un truc : « cool ça veut dire que je suis 4e » je continue ma course et je me fais reprendre par une autre dame (en fait elle était en relais OUF ) !
Je croise une dernière fois au niveau du dernier Ravito la jolie nenette devant moi qui accélère un peu de peur que je la rattrape mais moi je suis loin de ça… je ne cesse de regarder mon chrono et je suis heureuse ! Ce chrono me suffit et je me fiche de la place ^^ C’est même plutôt bizarre de ma part, mais je suis honnête avec moi même, je sais que j’ai fait une belle course, je me répète que j’ai de quoi être fière de moi. Je fini les derniers Km en doublant pas mal de monde étant encore sur les tours précédents, je les encourages (comme à chaque fois), j’ai des sourires (ça me convient parfaitement) !! Je suis heureuse, tellement heureuse.
Il reste 200m Baptiste est là, il a l’air fier, je lui souris et je passe cette ligne d’arrivée tout sourire les bras vers le ciel.
Je suis heureuse je viens d’exploser mon Record Personnel sur Triathlon Longue distance de 32 min.
Je passe cette ligne d’arrivée en 5h31’02 »
Encore merci aux bénévoles, aux supporters ainsi qu’aux photographes Yannick Decelle et Emma photographies pour leur travail.
Merci à tous pour vos encouragements au quotidien, sans vous tout ceci n’aurai pas la même saveur ! <3
3 commentaires
CHARPENTIER
Bonjour Séverine, en qualité d’organisateur je tiens à te dire que ton récit est très très touchant . Les points positifs de notre CHAMP’MAN sont nombreux .. et les points « négatifs » seront pris en compte l’an prochain! ). je suis content pour toi que ton RP soit explosé et j’espère que m’IM de Vichy se déroulera aussi bien ! Au plaisir de vous revoir l’an prochain .
Benoit
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Emilie
Hello Séverine,
J’ai inscrit mon compagnon sur le Champ’man, en partie suite à ton compte-rendu que j’avais lu l’an dernier.
Je ne suis pas sûre qu’il ait bien vu ce qui l’attendait en vélo mais le challenge lui plaît.
Y a plus qu’à aller user les pneus à Lonlon et en Chevreuse maintenant ! 🙂